25 mars 2007

Le grand cauchemar.

Dans son essai paru en fin d'année dernière, La décennie. Le grand cauchemar des 1980, François Cusset consacre dix lignes au polar. Sur plus de 350 pages passionnantes où la culture tient une large place. Certainement parce que c'est la littérature la moins cauchemardesque de ce temps-là. J'aurais bien aimé lui poser la question lorsqu'il est venu à la Villa Gillet au mois de janvier. J'ai oublié, et puis c'est vrai que je n'avais fini le livre à ce moment-là.

"C'est là, loin du consensus réactionnaire de l'impératif de visibilité, qu'a pu s'épanouir parfois ce que les années 1980 ont produit de plus audacieux dans le domaine culturel. C'est le cas du roman policier, à l'abri duquel une poignée de gauchiste et de situationnistes tentent de rester fidèles à ce qui les porta, de Patrick Raynal à Didier Daeninckx et Jean-Patrick Manchette, pour la seule
Série Noire. L'histoire, pour eux, est d'abord un processus d'enquête, une énigme à explorer, un problème en soi, un peu comme elle l'est dans le cinéma de Godard. Chez ces auteurs, dont les intrigues plongent souvent dans la réalité sociopolitique la plus crue du moment (plus que ne le fait alors toute la littérature généraliste), l'histoire est l'occasion d'un doute radical et d'une révision de beaucoup de récits officiels imposés par l'époque."

Service minimum, mais on ne peut quand même pas juger de l'intérêt d'un tel essai à la place qu'il réserve à la littérature policière. Non ?

D'autant que Raynal est cité en préambule du premier chapitre: "En dehors de la piquouse, du terrorisme et du fromage de chèvre, l'avenir paraissait bloqué..." (
Né de fils inconnu)

D'autant que François Cusset, dans les années 80, écoutait Joy Division.



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